Le CREFO, un centre de recherche interdisciplinaire, est reconnu sur le plan international pour ses nombreuses contributions tant théoriques que méthodologiques à l’étude des pratiques éducatives, sociales et langagières de la francophonie en Ontario, au Canada et dans le monde entier. Seul centre de recherche en son genre à l’Université de Toronto, ajoutons également que les travaux de recherche qui y sont menés portent sur l’étude de la francophonie et de sa diversité. Les professeures-chercheures et professeurs-chercheurs affiliés au CREFO appartiennent à plusieurs disciplines telles que la sociologie, la sociologie critique de l’éducation, la sociologie de l’enfance et de la jeunesse, l’anthropologie et la sociolinguistique. Dans leurs recherches, les membres du CREFO examinent présentement et de façon critique des problématiques variées telles que les phénomènes associés à la mobilité en lien avec l’expérience scolaire des jeunes, le rapport à l’identité chez les jeunes et chez le personnel enseignant qui travaille en milieu minoritaire, l’équité et l’inclusion dans les écoles, la langue française dans les marchés économiques nationaux et internationaux et les enjeux liés à la complexité des modes d’insertion aux études postsecondaires en français en milieu minoritaire.

Projets de recherche du centre

Chercheuse: Marie-Paule Lory

Co-chercheuses: Emmanuelle Le Pichon et Diane Farmer

Assistante de recherche: Reshara Alviarez, Emma Sorez, Alix Gravel

Financé par l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario (IEPO) 2019-2023

Le projet consiste à établir un examen approfondi des ressources pédagogiques pertinentes décrivant le matériel, les langues utilisées, les objectifs, le contenu, la discipline, les programmes, le degré d'inclusivité et la réceptivité interculturelle qui soutiennent la diversité linguistique et culturelle du système scolaire. Dans l'optique du contexte minoritaire des écoles françaises de l'Ontario (curriculum et contextes sociaux), nous prenons en compte les contraintes systémiques (langue, accessibilité des ressources, philosophie de l'enseignement) pour analyser les ressources.  Les ressources sont organisées en fonction de mots et de concepts clés et liées au curriculum de langue française de l'Ontario. Il convient de noter que le programme d'études de langue française diffère considérablement du programme d'études de langue anglaise.

La base de données sera accessible à tous les éducateurs francophones du Canada et d'ailleurs. Elle sera axée sur les ressources plurilingues et pluriculturelles, la lecture, l'écriture et le soutien linguistique oral, ainsi que sur la littérature pour enfants dans l'ensemble du programme. La mise à disposition gratuite de la base de données assurera un accès équitable aux ressources éducatives.

Ce projet est coordonné par trois membres du CREFO spécialisés en pédagogie, équité et sociolinguistique. Chacune d'elles possède une vaste expérience du développement de matériaux au Canada et de la réalisation de projets de recherche internationaux. Leur complémentarité d'expertise leur permet de mener une réflexion plus large prenant en compte les différentes disciplines (Pédagogie, Justice Sociale en éducation et Sociolinguistique).

Éditeurs : Emmanuelle Le Pichon, Joey de Pax, Marie-Paule Lory et Diane Farmer

Équipe de tournage : Endless Films Inc. sous la direction d’Erin Tee

Subventionné par le ministère des Collèges et des Universités de l’Ontario, section français langue seconde (2023-2025)

Enjeux et questions traitées

Les étudiants francophones et francophiles de l’IEPO font face à des défis liés à l’insécurité linguistique. En Ontario, où l’anglais domine, cette réalité est encore plus marquée. Bien que le français soit l’une des langues officielles du Canada, la vie quotidienne des francophones ontariens est souvent imprégnée d’anglais. Cette situation peut engendrer un sentiment de vulnérabilité linguistique.

Cette insécurité linguistique a des répercussions importantes sur la participation sociale, professionnelle et académique des francophones en Ontario. Au niveau professionnel, certains hésitent à postuler pour des emplois exigeant une maîtrise bilingue, par peur d’être jugés sur leurs compétences en français. Dans le contexte académique, les étudiants francophones peuvent ressentir une réticence à s’exprimer en français, que ce soit en classe ou dans des interactions sociales.

Il est essentiel que les étudiants puissent exprimer leurs défis et inquiétudes. En comprenant leurs préoccupations spécifiques, les établissements et les gouvernements peuvent adapter leurs politiques et programmes pour mieux répondre aux besoins divers de la population étudiante. De plus, en donnant une voix aux étudiants, nous souhaitons renforcer leur sentiment d’appartenance et d’engagement dans la communauté éducative.

Après de nombreuses consultations auprès de la population étudiante et professorale, nous avons conclu qu’un documentaire serait un excellent moyen de permettre à tous de s’exprimer sur leur insécurité linguistique. Les documentaires offrent une plateforme visuelle et narrative puissante, capable de captiver et d’informer simultanément. Ils donnent vie aux expériences, présentent des témoignages authentiques et sensibilisent le public de manière engageante. Ce format va au-delà des simples mots écrits, permettant aux étudiants de partager leurs expériences de manière créative et personnelle. Les images, les témoignages et la musique peuvent véhiculer les émotions et les réalités vécues de manière plus percutante.

De fait, nous nous sommes engagés à produire ce documentaire au cours de l’année académique prochaine. En collaboration avec une compagnie de production, nous plongerons dans le paysage linguistique complexe des étudiants francophones en Ontario.

Ce documentaire explorera plusieurs facettes de l’insécurité linguistique qui touche cette population :

  • Témoignages personnels : des étudiants, enseignants et experts partageront leurs expériences et parcours linguistiques.
  • Contexte historique : attitudes linguistiques, programmes éducatifs et défis liés à la langue dans les écoles et universités ontariennes.
  • Langue et identité : comment l’insécurité linguistique se mêle-t-elle à l’identité culturelle, à l’estime de soi et au sentiment d’appartenance ?
  • Politiques langagières : quel est l’impact des politiques provinciales et nationales sur les pratiques.
  • Éducation à la Francophonie : qu’est-ce que l’éducation du et en français, de la maternelle au postsecondaire ? Quelles sont les complexités de l’éducation à la citoyenneté francophone en Ontario ?
  • Diversité linguistique : découvrir la richesse de la diversité du français en Ontario.

En sensibilisant les intervenants et en inspirant des changements positifs, nous souhaitons que ce documentaire contribue à améliorer le système éducatif ontarien pour les étudiants francophones.

Auteurs des modules (par ordre alphabétique) : Corinne Beauquis, Alexandre Cavalcante, Diane Farmer, Doug Falcao, Nicole George, Catherine Kosik, Yifan Liu, Emmanuelle Le Pichon, Marie-Paule Lory, Amal Madibbo, Rahouadja Zarzi et Sara Zoghbi

Assistante de recherche : Nicole George

Projet financé par le ministère des Collèges et Universités de l’Ontario (2023-2025)

Pour répondre à la demande du ministère, Le Centre de recherches en éducation franco-ontarienne (CREFO) s’est engagé à mieux comprendre les besoins spécifiques des étudiants du programme de maîtrise en enseignement (MT). En particulier, nous nous concentrons sur les étudiants qui envisagent une carrière dans l’enseignement en français et la promotion de la langue française.

En identifiant précisément leurs défis, aspirations professionnelles et insécurités linguistiques, le CREFO pourra adapter ses ressources existantes et développer de nouvelles initiatives. L’objectif est d’améliorer l’expérience d’apprentissage et le développement professionnel de cette population. Nous reconnaissons que ces étudiants, souvent hésitants à poursuivre une carrière dans l’enseignement, peuvent se sentir isolés. Notre mission est de les soutenir et de favoriser leur épanouissement.

Nous offrons :

  • Des ateliers : Durant la prochaine année, dans le cadre de cette initiative, le CREFO prévoit d’offrir des ateliers sur place, offrant ainsi un espace physique dédié à l’apprentissage interactif. Ces ateliers seront conçus pour aborder de manière ciblée les enjeux rencontrés par les étudiants de la maîtrise en enseignement, spécialisation français langue seconde (MT-FSL), visant à renforcer leurs compétences de manière pratique et engageante.
  • Des cours en ligne ouverts à tous (MOOC) : Parallèlement, le CREFO s’efforce de rendre ces ressources accessibles à un public plus large en développant un MOOC (Massive Open Online Course) innovant. Ce MOOC offrira des cours en ligne, conçus avec la collaboration de professeurs et d’étudiants gradués du centre, garantissant ainsi une approche diversifiée et adaptée aux besoins spécifiques soulignés par ces étudiants, dont l’enseignement des maths, des sciences et des arts, la réalité d’enseigner le et en français à des élèves plurilingues, le rôle de l’enseignant et de l’élève, la didactique, les approches anti-racistes, etc. Cette synergie entre les ateliers sur place et les opportunités d’apprentissage en ligne démontre l’engagement continu du CREFO à offrir des solutions éducatives flexibles et dynamiques pour soutenir la réussite des étudiants.
  • La création d’espaces de bien-être, de sécurité et de stimulation intellectuelle : nous avons créé des espaces accueillant pour permettre aux étudiants de travailler le mieux possible. Les espaces permettent aussi de réduire l’isolation, de favoriser la collaboration et la performance académique.

Activités en 2023-2024

Au début de l’année 2023, nous avons inauguré le nouvel espace étudiant qui contient 15 bureaux individuels avec écran et la salle de rangement avec casiers sécurisés.

A l’été 2023, nous avons embauché une doctorante qui possède une grande connaissance des programmes de français langue seconde dans différentes provinces du Canada, notamment en matière de formation à l’enseignement. La doctorante a conçu un instrument de sondage diagnostique et formatif destiné aux étudiants spécialisés en MT-FSL. Le sondage a été envoyé à trente-deux étudiants du programme et, au total, douze ont répondu. Nous avons ensuite étudié la proposition d’évaluation des besoins et nous avons commencé à la mettre en œuvre à l’automne 2023.

Résultats : Les étudiants sont extrêmement satisfaits d’avoir été contactés. Ils ont perçu cette initiative comme une opportunité prometteuse avec le CREFO pour répondre à leurs besoins spécifiques. Ils ont exprimé un intérêt particulier pour la possibilité d’accéder à des ateliers diversifiés qui pourraient renforcer leurs compétences en enseignement du/en français. De plus, ils ont manifesté un grand enthousiasme à l’idée de bénéficier de ressources supplémentaires, qu’il s’agisse de matériel pédagogique, de guides de référence ou d’outils en ligne facilitant leur apprentissage.

Certains étudiants ont regretté l’absence de toute forme de communauté de soutien professionnel. Ils ont également fait part de leur intérêt pour la création de clubs de pratique de français, soulignant ainsi le désir de renforcer leur maîtrise de la langue dans un environnement collaboratif et informel. L’initiative du CREFO est perçue comme une opportunité essentielle pour répondre à ces aspirations, renforçant ainsi le sentiment d’appartenance des étudiants à une communauté éducative engagée et proactive.

En 2024, nous avons recruté les enseignants et les professeurs qui participeront au MOOC. Il s’agira d’un module de formation en ligne de 12 séquences avec chacune un thème particulier.

Une fois déployé, ce MOOC sera un outil précieux pour les professeurs du MT (maîtrise en enseignement). Nous avons soigneusement sélectionné les thèmes suivants :

  • anti-oppression et l’anti-racisme (Amal Madibbo)
  • équité (Yifan Liu)
  • inclusion des élèves nouveaux arrivants de la petite enfance (Rahouadja Zarzi)
  • ressources pédagogiques plurilingues (Marie-Paule Lory)
  • pédagogies autochtones (Nicole George)
  • rôle de l’élève (Diane Farmer)
  • enseignement des sciences en français (Doug Falcao)
  • enseignement des maths (Alexandre Cavalcante)
  • enseignement de la grammaire (Corinne Beauquis)
  • écoles amies des langues (Emmanuelle Le Pichon)
  • enseignement des arts (Sara Zoghbi)
  • entrer dans la lecture en français (Catherine Kosik)

Chaque thème sera abordé à travers des capsules vidéo, suivies d’un quiz pour évaluer la compréhension des étudiants. L’enregistrement de ces capsules est prévu pour l’automne 2024.

Chercheuse principale : Diane Farmer, Université de Toronto

Co-chercheuse : Miriam Greenblatt, spécialiste de l'éducation inclusive

Financé par le ministère de l’Éducation, projet Équité et inclusion (2022-2025)

Le projet « Comment j'en parle » a pour objectif de créer un site web de ressources en français pour les professionnels de l’éducation sur l’inclusion et l'appui de la communauté 2ELGBTQIA+ dans les écoles. Ce site contiendra des vidéos animées qui recueilleront le témoignage des membres de la communauté́ francophone 2ELGBTQIA+. La première étape du projet a été de recruter des personnes pour les entrevues. Seules les voix ont été enregistrées. Aucune image des participants n’apparaitra dans les vidéos. Notre objectif a été avant tout d’obtenir une représentation diverse de la communauté 2ELGBTQIA+ francophone en Ontario.

En 2023-2024, nous avons continué à travailler sur le site web.

Diane Farmer

Projets de recherche de Diane Farmer

Chercheuse principale : Livianna Tossutti, Brock University 

Co-directeur : Jean Ntakirutimana, Brock University

Co-chercheuse : Diane Farmer, Université de Toronto

Projet financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, subvention Développement de partenariat (2024-2027) 

Chercheuse principale : Marie-Odile Magnan de l'Université de Montréal

Collaboratrice : Diane Farmer

Projet financé par le Fonds de recherche du Québec – Société et Culture (FRQSC) 

L’objectif général de cette recherche-action est d’accompagner un groupe de co-développement interprofessionnel formé d’actrices et d’acteurs de changement ayant comme visée la déconstruction des fausses croyances et préjugés vis-à-vis du concept d’engagement scolaire en milieu défavorisé et ce, afin de mieux soutenir la réussite éducative et le développement du plein potentiel des jeunes.

Chercheuse principale: Nicole Gallant (INRS)

Co-chercheurs: Diane Farmer (Université de Toronto), Stéphanie Garneau (Université d’Ottawa), Martin Goyette (ENAP) et Maria-Eugenia Longo (INRS)

Projet subventionné par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (2017-2023)

Les jeunes sont dorénavant nombreux en Occident à grandir entourés d’un discours ambiant qui les exhorte à "être eux-mêmes", à "trouver leur voie/voix" et à "être maître de leur vie". Mais, dans un contexte économique et environnemental mondialisé incertain, les circonstances réelles de la vie font en sorte que les aspirations construites et nourries par ces injonctions sont souvent déçues. Or, loin de soutenir les jeunes adultes dans ces tribulations, le discours ambiant tend au contraire à traiter ces impasses comme le fruit de faiblesses personnelles (notamment un manque d’effort de l’individu), plutôt que le résultat d’effets structurels. Ainsi, parmi les injonctions adressées à la jeunesse se trouve dorénavant aussi un appel à "s’engager" davantage dans toutes les sphères de la vie (que ce soit les études, le travail, la santé ou la vie familiale), comme si les jeunes étaient apathiques face à leur destin, comme s’ils n’étaient pas contraints par des contextes qui structurent les possibles. Mais peut-on réalistement attendre d’un individu qu’il soit pleinement engagé simultanément dans toutes ces sphères ? Si oui, quelles sont les conditions nécessaires pour y parvenir ? Dans quels contextes l’effort individuel doit-il être accompagné par des soutiens supplémentaires pour que le jeune adulte parvienne à l’autonomie et atteigne ses objectifs personnels ? Notre projet de recherche vise à mieux saisir les processus qui sous-tendent les engagements et nonengagements simultanés ou successifs des jeunes dans les différentes sphères de leur vie au cours de leur parcours de transition à l’âge adulte. Le projet vise donc à comprendre comment et pourquoi les jeunes s’engagent ou non dans chacune des sphères de leur vie et à quels moments.

Par la collaboration entre chercheurs de diverses disciplines, le projet permettra de:

  • Documenter et expliquer les processus et les formes d’engagement des jeunes adultes ;
  • Repérer et examiner de façon critique les conditions de production de l'engagement, à partir des expériences et représentations des jeunes, tout en faisant ressortir les normes sociales à l’œuvre ;
  • Capter et analyser l’articulation entre les diverses sphères de la vie, et ainsi appréhender dans quelles circonstances l’engagement dans un domaine renforce ou entrave les engagements dans d’autres ;
  • Comprendre les intentions et les réflexions qui sous-tendent les choix des individus en cas de situations conflictuelles entre plusieurs engagements parallèles ;
  • Discerner l’influence des contextes sociaux et individuels sur les modalités de l’engagement dans ces divers domaines et sur la façon dont l’individu gère les engagements croisés dans divers domaines ;
  • Redéfinir sociologiquement le concept d’engagement en l’ancrant dans son contexte, pour contribuer à déconstruire les biais associés à l’individualisation et à la responsabilisation personnelle.
Emmanuelle Le Pichon

Projets de recherche d'Emmanuelle Le Pichon

Chercheuse principale : Emmanuelle Le Pichon, Université de Toronto

Co-chercheurs : Alexandre Cavalcante de l'Université de Toronto, Antoinette Gagné de l'Université de Toronto et Marie-Paule Lory de l'Université de Toronto

Collaboratrices : Sunny Lau de l’Université Bishop, Rahat Zaidi de l’Université de l’Alberta et Margaret Early de l’Université de la Colombie-Britannique. 

Projet financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, subvention Connexion (2023-2024)

Plus de 200 millions d'élèves dans le monde ont des difficultés à poursuivre leur cursus scolaire en raison d'une connaissance limitée de la langue de l’école et les nouveaux arrivants issus de la diversité linguistique et culturelle ont du mal à s'intégrer sur le plan scolaire et social. La recherche suggère que les pratiques inclusives, qui reconnaissent l'identité complète des élèves, peuvent améliorer leur intégration scolaire et sociale et promouvoir la communication avec les familles. Bien que les programmes scolaires canadiens recommandent des pratiques inclusives, les enseignants se sentent souvent mal préparés à les mettre en œuvre de manière efficace. Le réseau de L’école amie des langues a été créé pour répondre à ce problème en soutenant l'inclusion linguistique et culturelle.

Ce projet vise à promouvoir l'utilisation de pratiques linguistiques prometteuses, inclusives et équitables en classe et à diffuser une pédagogie validée par la recherche. Il s'agit d'une conférence d'une journée organisée par les écoles et pour les écoles, afin de partager des exemples de pratiques linguistiques solides aux niveaux macro (communauté scolaire), méso (école) et micro (classe), grâce aux expériences et aux recommandations des éducateurs de quatre écoles amies de langues et d'autres écoles canadiennes travaillant en étroite collaboration avec des chercheurs renommés à travers le Canada. La conférence sera suivie d'une journée de réflexion qui réunira des acteurs clés pour discuter des défis et des opportunités pour l'avenir. Ce partenariat permettra aux parties prenantes de découvrir les avantages des pratiques d'inclusion linguistique. La conférence offrira des possibilités de dialogue et d'échange entre les enseignants, les acteurs scolaires et les décideurs politiques sur la mise en œuvre d'une pédagogie validée par la recherche pour promouvoir l'inclusion linguistique et culturelle et l'équité dans les écoles et les communautés scolaires au Canada. Elle abordera le manque d'accès à des ressources et réduira l’écart entre les objectifs du programme scolaire et les pratiques d'enseignement actuelles.

Ce projet est le fruit d'une collaboration entre l'équipe universitaire de l'Institut d'études pédagogiques de l'Ontario de l'Université de Toronto, dirigée par le Dr Le Pichon, en étroite collaboration avec la Fondation Rutu, et divers partenaires universitaires, dont les professeurs Rahat Zaidi, Sunny Lau, Margaret Early, Jim Cummins et Antoinette Gagné ; des intervenants scolaires et quatre écoles publiques de l'Ontario (une de la maternelle à la cinquième année, une école secondaire et deux de la maternelle à la douzième année). La conférence à venir est l'aboutissement d'un processus de quatre ans qui a commencé lorsqu'une école de Mississauga, en Ontario, a rejoint le réseau des écoles amies des langues. N’hésitez pas à suivre ce lien pour accéder à un synopsis de l’événement. Ces vidéos décrivent brièvement les activités inclusives que les éducateurs ont mises en œuvre dans leurs classes.

LFS Conference

Chercheurs principaux: Emmanuelle Le Pichon-Vorstman et Jim Cummins

Collaborateurs et assistants de recherche: Dania Wattar, Leanne Rempel, Vivian Lee, Mai Naji, Zahra Safdarian, Kanza Tariq et Ye Jia

Organisme partenaire: Binogi

Projet subventionné par Mitacs (2020-2024)

Les performances scolaires des apprenants de la langue de l’école continuent de faire l'objet d'un débat international, en particulier dans les pays qui connaissent un afflux important d'élèves nouvellement arrivés et réfugiés, comme le Canada. Parmi les causes invoquées, la langue de la scolarité est un facteur déterminant. Les apprenants de langues ont besoin d'au moins cinq ans pour rattraper leurs camarades qui sont locuteurs natifs de la langue de l'école. Durant cette période, les élèves investissent une grande partie de leurs efforts dans l'apprentissage de la langue de l’école et peinent à atteindre les compétences linguistiques exigées dans les matières enseignées. En conséquence, certains prennent du retard sur le plan scolaire. En outre, on observe dans la population générale une baisse d'intérêt pour les STIM dans les classes intermédiaires, ainsi qu'une réduction des possibilités de pratiquer ces matières en dehors des heures de cours.

En fait, la fermeture des écoles à travers le Canada pendant la pandémie de Covid-19 a mis en évidence des retards importants dans le système scolaire tant pour les populations scolaires « ordinaires » que pour celles dites « vulnérables ». Il a été difficile pour les enseignants de la maternelle à la 12e année de trouver des ressources pédagogiques en français et en anglais en rapport avec les programmes qu'ils sont chargés d'enseigner.

En outre, jusqu'à présent, la plupart des enseignants n'ont eu que peu d'occasions d'acquérir une expertise dans la transmission du contenu curriculaire à l'aide de technologies en ligne et de trouver des ressources d'apprentissage en rapport avec les programmes d'études qu'ils sont chargés d'enseigner. Le défi est de taille même pour les élèves qui ont accès à la technologie informatique à la maison et qui parlent couramment l'anglais et/ou le français. Cependant, les défis sont encore plus importants pour les élèves qui pourraient être classés comme « vulnérables » en raison de la situation socio-économique précaire de leur famille, de leur arrivée récente au Canada ou du fait que ni les parents ni les enfants ne parlent couramment les langues de l’école.

Chercheuse principale: Emmanuelle Le Pichon-Vorstman

Co-chercheurs: Nathalie Auger (Université de Montpellier III), Jérémi Sauvage (Université de Montpellier III), Carole Fleuret (Université d’Ottawa) et Antoinette Gagné (Université de Toronto)

Assistantes de recherche: Laurine Dalle, Leanne Rempel et Neha Kapileshwarker

Projet subventionné par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (2020-2024)

Accueillir des élèves qui maîtrisent la langue de l’école à des degrés divers peut poser de nombreux défis. Par exemple, une évaluation incorrecte de leur véritable potentiel scolaire peut limiter leurs possibilités d’apprentissage à l’école et à terme, avoir des conséquences négatives sur leur scolarité. Au Canada et en France, ainsi que dans de nombreux autres pays qui ont connu un afflux de nouveaux arrivants, le taux de décrochage est élevé chez les apprenants plurilingues et ces derniers sont sous-représentés dans les filières dites scientifiques à l’école. En général, les enseignants ne se sentent pas préparés à gérer cette importante diversité linguistique et à faire face au manque d’intérêt pour les sciences dans les classes intermédiaires ainsi qu’à la diminution des possibilités de pratique des maths et des sciences en dehors des heures de cours. Cette situation a créé un besoin urgent d'améliorer notre capacité à fournir un soutien approprié pour accroître la réussite scolaire des apprenants de la langue de scolarisation dans les disciplines STIM (Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques). C’est dans ce contexte que les outils informatiques ont récemment pris de l’ampleur en tant que stratégies prometteuses pour aider les enseignants à encourager la collaboration, la résolution de problèmes et la pensée procédurale chez leurs élèves, à améliorer la réflexion des apprenants et à accroître l'engagement des élèves en général. Les versions multilingues des outils numériques sont particulièrement intéressantes car elles font de la langue un tremplin, offrant ainsi une vision claire des compétences des élèves issus de diverses origines linguistiques. Toutefois, l’efficacité de ces outils doit encore être étudiée.

L'étude que nous proposons vise à pallier ces retards en examinant comment les enfants et les jeunes des années intermédiaires (niveaux 6e, 7e, 8e et 9e année pour le Canada ; 6eme, 5eme, 4eme, 3eme pour la France) utilisent le contenu multilingue d'un outil d'apprentissage numérique pour accéder aux contenus. Nous avons mis en œuvre et évalué l'impact d'une ressource en ligne, axée sur les STIM, qui associe une interface très conviviale à un choix de plusieurs langues. Notre partenariat inclut les régions de l’Ontario, du Québec, du Nouveau-Brunswick et de France où le nombre d'apprenants de la langue de l’école est supérieur à la moyenne. Nous nous concentrons sur 1) le niveau d'engagement des élèves dans l'apprentissage du contenu des STIM, 2) les fonctions multilingues et leurs impacts sur les progrès scolaires, 3) la prédisposition des élèves à accéder au contenu scolaire dans la langue de l’école, et 4) les expériences des enseignants en ce qui concerne l'utilisation de cette technologie. Nous explorons également diverses stratégies pour aider les enseignants à apprendre à intégrer des outils numériques multilingues dans l'ensemble du curriculum STIM, y compris le développement collaboratif de ressources.

Marie-Paule Lory

Projets de recherche de Marie-Paule Lory

Chercheuse principale : Marie-Paule Lory, Université de Toronto

Collaboratrice : Manon Valois

Projet de site web financé par le ministère de l’Éducation, Division du français avec le soutien du CLÉ et du Centre-Franco.

Site web MP

Ce site Web vise à informer et à outiller les membres du personnel enseignant, les directions d’écoles, les conseillères et les conseillers pédagogiques et les nombreux acteurs et actrices clés en éducation qui travaillent au sein des écoles de langue française de l’Ontario à la mise en œuvre de pratiques pédagogiques qui valorisent la diversité linguistique et culturelle.

Le contenu développé est le fruit d’une collaboration entre des praticiennes et des praticiens travaillant dans les écoles de langue française de l’Ontario et des chercheuses et des chercheurs universitaires francophones canadiens. Ce contenu articule des éléments théoriques et pratiques afin de contribuer à une meilleure compréhension des effets d’une pédagogie inclusive et Le contenu développé est le fruit d’une collaboration entre des praticiennes et des praticiens travaillant dans les écoles de langue française de l’Ontario et des chercheuses et des chercheurs universitaires francophones canadiens. 

Ce contenu articule des éléments théoriques et pratiques afin de contribuer à une meilleure compréhension des effets d’une pédagogie inclusive et équitable. Les approches plurilingues relèvent de ce type de pédagogie et, en contexte scolaire franco-ontarien, s’inscrivent dans la continuité du Guide d’initiation aux approches plurilingues développé en 2021 (Lory et Valois, 2021) ainsi que les différentes ressources concernant la pédagogie sensible et adaptée à la culture (site Web de la PSAC et deux monographies disponibles sur Édusource : Ministère de l’Éducation, Lory et Le Pichon, 2021; Ministère de l’Éducation, Lory, Prasad et DesOrmeaux, 2023).

Chercheuse principale: Gail Prasad de l’Université York

Co-chercheus : Marie-Paule Lory

Projet subventionné par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) (2020-2023)

En collaboration avec les écoles primaires du GTA de langue anglaise et française, cette recherche qualitative vise à examiner les effets sur les élèves et les enseignantes et enseignants d'une approche pédagogique qui place la diversité linguistique et culturelle au cœur des pratiques d'enseignement. Les données collectées comprendront des entrevues semi-dirigées, des questionnaires, des journaux de bord sur les expériences de mise en œuvre d’approches pédagogiques qui valorisent la diversité linguistique et culturelle ainsi que des matériaux pédagogiques.

Amal Madibbo

Projets de recherche d'Amal Madibbo

Chercheuse principale: Amal Madibbo

Projet subventionné par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (2021-2024)

Alors que nous approchons de la fin de la Décennie internationale des Nations Unies pour les personnes d'ascendance africaine (2015-2024), le récent meurtre de George Floyd aux mains de la police de Minneapolis et les manifestations qui ont suivi Black Lives Matter ont attiré une attention renouvelée sur la réalité des problèmes systémiques, le racisme antinoir dans le monde. Tout au long de leur longue histoire au Canada, les Noirs ont subi un racisme anti-Noir systémique dans les espaces anglophones et francophones, les amenant à développer des stratégies pour contrer le racisme (Calliste, 2000 ; Labelle, 2011 ; Madibbo, 2021). Parmi ces stratégies figurent les liens transnationaux que les migrants développent et/ou entretiennent avec leur pays d'origine (Glick-Schiller et al., 1995). Les premières conceptualisations des liens migratoires transnationaux se sont développées dans le contexte des migrants noirs aux États-Unis (Basch et al., 1995) et se sont concentrées sur les immigrants de première génération dont le maintien des liens avec leur pays d'origine a agi comme un repoussoir important contre le racisme et l'exclusion sociale qu'ils vivaient aux États-Unis. Les rares études sur le racisme et la migration transnationale au Canada sont restées axées sur les immigrants noirs de première génération (Madibbo, 2019). On sait peu de choses sur les trajectoires des Canadiens noirs de deuxième génération au Canada, en particulier sur la façon dont ils vivent le racisme antinoir et son intersectionnalité avec le sexe, la migration et la langue (les langues officielles du Canada, l'anglais et le français), ou les stratégies qu'ils développent pour contre la discrimination, y compris le développement de liens transnationaux.

Cette recherche comblera cette lacune dans les connaissances en se concentrant sur les jeunes adultes noirs anglophones et francophones de deuxième génération nés au Canada qui sont d'origine africaine et caribéenne qui résident à Toronto, en Ontario. Nous nous concentrerons sur les participants confrontés au racisme antinoir et utilisant la migration transnationale comme stratégie antiraciste. Nous explorerons comment ils endurent le racisme antinoir systémique et comment la migration transnationale leur permet de lutter contre les effets du racisme.

Nous étudierons trois questions de recherche principales :

  1. Comment les Canadiens noirs de deuxième génération nés au Canada vivent-ils le racisme antinoir ?
  2. Comment participent-ils à la migration transnationale ?
  3. Comment la migration transnationale leur permet de vaincre le racisme ?

Nous appliquerons la théorie critique de la race et des éléments de la théorie de la migration transnationale, et notre recherche qualitative sera guidée par des méthodes telles que l'ethnographie critique et l'analyse qualitative du contenu d'entretiens semi-structurés. Notre objectif est de coproduire de nouvelles connaissances qui enrichiront l'attention émergente sur la migration transnationale antiraciste et soutiendront la lutte contre le racisme antinoir au Canada.

Cette première étude canadienne sur le racisme antinoir et la migration transnationale chez les Canadiens noirs francophones et anglophones de deuxième génération d'origine africaine et caribéenne permettra d'accroître les connaissances sur les communautés noires en général et les Noirs de deuxième génération en particulier, et de clarifier des éléments liés à l'inclusion et à l'exclusion dans les contextes anglophones et francophones minoritaires. Ce faisant, il améliorera la compréhension du racisme antinoir au Canada et de la façon dont le Canada traite ses minorités racialisées. Nous élaborerons également des recommandations pour éclairer les politiques et les programmes qui peuvent aider le gouvernement et les communautés à lutter contre le racisme antinoir au Canada.